Beukeboom : « Le rugby a contribué à façonner qui je suis aujourd’hui » et « les matchs contre l’Italie et le Pays de Galles sont énormes »
La joueuse de deuxième ligne de l’équipe canadienne féminine de rugby XV Tyson Beukeboom explique comment le sport lui a permis de sortir de sa coquille et elle donne un aperçu du match de la semaine prochaine contre l’Italie.
Quand elle repense à sa jeunesse, la joueuse de deuxième ligne de l’équipe canadienne féminine de rugby XV Tyson Beukeboom se décrit comme étant « gênée ». Cela pourrait sembler surprenant étant donné qu’elle a grandi dans une famille dynamique et où le sport était tellement important.
Ses cousins, Matt et Brett, sont des joueurs de rugby et ses deux autres cousines font partie de l’équipe nationale féminine de water-polo. Sa mère était une athlète en athlétisme, son frère est un joueur de hockey et son père, Jeff Beukeboom a joué dans la LNH avec les Oilers d’Edmonton et les Rangers de New York, remportant la Coupe Stanley à quatre occasions.
« C’était très spécial de grandir dans une famille de sportifs, affirme Tyson. C’était probablement différent de ce que les gens pourraient croire. Je crois que les gens imaginent que nos parents nous disaient que nous devions devenir des athlètes, mais c’était plutôt le contraire. Ils voulaient qu’on ait du plaisir, qu’on soit heureux et qu’on fasse ce qui nos passionne. »
Voyez Tyson et le reste de l’équipe canadienne féminine de rugby XV en action contre l’Italie à Langford en Colombie-Britannique ou contre le Pays de Galles à Halifax, en Nouvelle-Écosse. Cliquez ici pour acheter des billets maintenant.
Parmi les membres de la famille, Beukeboom se vantait régulièrement qu’un jour, elle « jouerait au hockey pour Équipe Canada », alors c’était son sport de choix à l’époque. Dans les grands groupes, particulièrement atour de personnes qu’elle ne connaissait pas, elle trouvait la situation « intense », voire même « épeurante ». Tout cela jusqu’à ce qu’elle découvre le rugby.
Au départ, Tyson a été introduite au sport par une cousine et elle a été attirée par l’aspect robuste du jeu. Elle a joué régulièrement au secondaire tout en poursuivant son parcours au hockey et elle a rencontré une croisée de chemin au secondaire 5, quand elle a participé à des essais pour se tailler une place avec Équipe Ontario dans les deux sports.
« J’ai survécu à la première ronde de coupures pour les deux équipes, explique-t-elle. À ce moment, je ne m’étais pas encore accroché au rugby comme je l’avais fait au hockey. J’ai décidé que je me concentrerais sur le hockey et que je prendrais du recul vis-à-vis du rugby. J’ai contacté l’entraîneur de l’équipe des moins de 17 ans de l’Ontario pour l’aviser de ma décision et il m’a répondu que je ne pouvais pas faire ça, que je ne pouvais pas cesser de jouer au rugby. Il m’a dit que j’avais le potentiel de représenter le Canada au rugby un jour et de ne pas lâcher ce sport. »
Ce fut un moment de révélation qui a garanti que Tyson tourne son attention entière au ballon en forme d’œuf plutôt que sur la rondelle de caoutchouc. La promesse de représenter son pays sur la scène internationale était trop tentante et la joueuse d’avant n’a depuis plus regardé derrière elle. Elle a commencé à jouer pour les Vikings d’Oshawa et après une année ou deux, elle a percé les rangs du programme national féminin des moins de 20 ans du Canada.
Plus tard, elle a changé de club et est passée chez les Barbarians d’Aurora, avant de déménager sur l’Île de Vancouver. Entre-temps, Beukeboom a profité de sa première sélection pour le Canada. C’est un moment qu’elle n’oubliera pas, surtout en raison des circonstances qui entouraient son rappel.
« Cette première sélection a été une énorme surprise pour moi, particulièrement pour cette tournée, dit-elle. Au départ j’étais sur la liste des réservistes qui ne faisaient pas le voyage. Moins de deux semaines avant la tournée, j’ai reçu un appel me demandant ce que je faisais dans deux semaines et si je pouvais sauter dans un avion pour aller à Denver. C’est comme si le temps s’était arrêté et c’était la chose la plus incroyable de j’avais entendue. »
« Nous sommes arrivées à Denver et j’étais terrifiée. Je crois que j’avais 22 ans à l’époque. Je me retrouvais avec toutes ces femmes que j’avais admirées toute ma vie. J’avais investi tout ce travail pour jouer avec elles et m’y voilà. Dans le premier match, arrivant comme réserviste qui ne devait pas faire le voyage, je ne croyais pas que j’aurais l’occasion de jouer. Je me suis retrouvée en uniforme et envoyée dans la mêlée comme substitut pour mon premier match international et ce match a été notre toute première victoire contre l’Angleterre. »
On passe en 2022 et Beukeboom compte 47 matchs à sa fiche, elle a participé à deux éditions de la Coupe du monde de rugby et compte y aller pour la troisième fois au sein de la formation de Kevin Rouet en Nouvelle-Zélande plus tard cette année. Maintenant âgée de 31 ans, elle joue un rôle de mentor au sein du groupe. Tout un revirement de situation pour l’ado timide qui en arrachait dans les grands groupes quand elle a fait ses premiers pas dans le sport il y a plus d’une décennie.
« En fin de compte, quand il y a des situations, tu peux briller de tous tes feux et ça te fait sortir de ta coquille, dit-elle. C’est ce que le rugby a fait pour moi. Ce sport a vraiment contribué à façonner qui je suis devenue, me permettant de me développer pour être quelqu’un qui s’attaque aux défis plutôt que de s’en détourner. »
Tournant ses regards vers le match du 24 juillet contre l’Italie, le premier à domicile pour l’équipe canadienne féminine de rugby XV depuis 2015, Beukeboom, qui réside maintenant sur l’Île de Vancouver depuis sept ans et demi avec sa partenaire de vie, leurs deux chiens et leur chat et elle est emballée par la possibilité de jouer devant une foule locale au stade Starlight.
« Je suis tellement heureux de pouvoir jouer à la maison et que nos proches puissent être sur place pour voir de quoi nous sommes capables, poursuit Beukeboom. Je suis vraiment ravie. Ma partenaire ne m’a jamais vu disputer de match international et nous vivons ensemble depuis cinq ans et elle aura finalement l’occasion de me voir en personne. Nous sommes très heureuses pour nos partisans qui pourront venir nous voir sur place au lieu d’avoir à trouver un lien pour nous regarder sur Internet ou encore à la télévision. »
Après le match contre l’Italie, toute l’attention se tournera vers Halifax en Nouvelle-Écosse pour le match du 27 août contre le Pays de Galles. Beukeboom croit que l’importance des deux rencontres ne peut pas être sous-évaluée alors que les préparatifs s’accélèrent en vue de la Coupe du monde de rugby.
« Ces matchs sont immenses, dit-elle. C’est une très bonne occasion pour notre équipe de bâtir notre camaraderie. Nous devons continuer à travailler sur nos liens sur le terrain et poursuivre sur cette lancée jusqu’à la Coupe du monde. Ces deux matchs sont donc très importants. »