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Olivia DeMerchant: « On se met constamment au défi les unes et les autres pour apprendre et grandir »
Le pilier Olivia DeMerchant de l’équipe senior féminine de rugby XV du Canada discute de ses expériences de Coupe du Monde et fait l’étalage des caractéristiques principales du groupe actuel.
Après avoir disputé deux éditions de la Coupe du monde de rugby, Olivia DeMerchant possède une bagage d’expérience qui est très précieux pour l’équipe canadienne féminine de rugby XV qui se prépare actuellement dans l’espoir d’être couronnée championne du monde en Nouvelle-Zélande plus tard cette année.
L’athlète de 31 ans a fait partie du groupe de 2014 qui a atteint la finale en France et s’est alors incliné devant l’Angleterre à Paris. Après avoir fait ses débuts avec l’équipe nationale une année plus tôt, force est d’admettre que ce parcours qui l’a profondément marquée.
« Cette équipe avait beaucoup de cran, a-t-elle dit de la formation de 2014. C’était un groupe d’athlètes qui étaient prêtes à tout faire pour tout le monde sur le terrain. Nous avions poussé nos corps jusqu’à leur extrême limite et puisque j’étais une des plus jeunes dans l’équipe – Tyson Beukeboom, Emily Belchos et moi étions les plus jeunes –, c’était un honneur pour moi d’être aux côtés de grands noms comme Barbara Mervin, Kayla Mack et Kelly et Laura Russell – bien que Laura en était à sa première Coupe du monde. Je cherchais à savourer chaque moment. Aller aussi loin était une juste récompense parce que nous y avions mis tout notre coeur. »
Regardez DeMerchant et ses coéquipières de l’équipe canadienne féminine de rugby XV affronter le Pays de Galles au Wanderers Grounds à Halifax en Nouvelle-Écosse, le samedi 27 août. Cliquez ici pour vous procurer des billets dès maintenant.
Trois plus tard, DeMerchant s’est retrouvée dans la formation de 2017 et, même si le Canada a remporté son match éliminatoire pour la cinquième place contre l’Australie, elle était déçue que les siennes n’aient pas réussi à franchir une étape de plus que la fois précédente.
« Nous voulions vraiment revenir et tout rafler, a-t-elle indiqué. Malheureusement, une mauvaise performance a mis fin à notre rêve. C’était vraiment difficile à avaler, mais nous nous sommes ressaisies après le tournoi à la ronde et en vue de notre match de demi-finale de consolation contre le Pays de Galles, ce qui fait que nous avons disputé un bien meilleur match contre elles. »
La formation actuelle de l’entraîneur-chef de l’équipe féminine de rugby XV Kevin Rouet – qui est classée troisième favorite en vue de la compétition qui aura lieu en Nouvelle-Zélande – dispose d’un mélange bien équilibré de jeunesse et d’expérience. Les DeMerchant, Russell, Tyson Beukeboom et Karen Paquin, pour n’en nommer que quelques-unes, ont plusieurs participations à la Coupe du monde à leur actif. Par ailleurs, d’autres joueuses se préparent à disputer leur premier tournoi mondial, avec tout le stress mental et physique que cela implique.
« C’est bien pour les plus jeunes joueuses qu’il y ait quelques-unes d’entre nous qui aient disputé une ou deux [Coupes du monde de rugby], souligne DeMerchant. C’est une bonne chose pour elles qu’elles puissent s’appuyer sur nous et suivre l’exemple de personnes qui connaissent la réalité de ce qu’il faut faire au chapitre de l’entraînement et du travail sur une aussi longue période de temps. Se retrouver en tournée aussi longtemps est non seulement dur sur le corps, c’est difficile mentalement. »
Selon DeMerchant, chaque équipe dont elle a fait partie a été différente. Celle-ci, dit-elle, est « tissée serrée », et les joueuses prennent leurs responsabilités en travaillant fort et en cherchant à offrir leur meilleur niveau possible, sur le terrain et en dehors.
« Il n’y a pas de cliques dans notre équipe, a-t-elle noté. Tu peux passer du temps avec n’importe qui et tout le monde s’entend bien tout le monde. Nous nous poussons toujours les unes les autres à apprendre et à progresser. C’est là quelque chose de très important dans une équipe et essayer d’établir des standards que toutes les joueuses chercheront à respecter représente une très grande priorité pour nous. Donc, à l’approche de la Coupe du monde, c’est important d’avoir non seulement des joueuses qui veuillent grandir ensemble, mais qui sont aussi prêtes à tout faire les unes pour les autres. »
DeMerchant a commencé son parcours au rugby au début de son secondaire, quand sa mère l’a incitée à se rendre à une séance d’entraînement après qu’elle eut exprimé un certain intérêt pour ce sport. « Je n’ai plus regardé derrière par la suite », affirme-t-elle. Il y a eu plusieurs contretemps – elle notamment été retranchée de l’équipe provinciale et n’a pas été retenue au sein du programme canadien des moins de 20 ans à son premier essai – mais DeMerchant a persévéré et a fini par participer à deux tournées des moins de 20 ans, aux Bahamas et en Californie.
Elle a fait ses débuts avec l’équipe féminine senior de rugby XV en 2013 contre la France et, malgré tout ce que cela représentait pour elle, elle a réussi à garder son calme. « Je suis allée sur terrain comme substitut, il faisait froid et la nuit tombait, et tout est devenu silencieux. Je me sentais plutôt sereine en m’amenant sur le terrain. J’étais fébrile, mais en fait, c’était une sensation vraiment incroyable. J’avais le sentiment d’être prête à vivre ce moment-là et j’étais heureuse de pouvoir aller sur le terrain. »
Maintenant, DeMerchant se trouve parmi les cinq joueuses de l’édition actuelle de l’équipe canadienne féminine de rugby XV au chapitre des sélections en carrière et elle disputera un match international contre le Pays de Galles dans sa ville d’adoption de Halifax, en Nouvelle-Écosse – elle qui a grandi à Mapledale, au Nouveau-Brunswick – la semaine prochaine. Elle reconnaît que ce sera une sensation spéciale de se présenter sur le terrain du Wanderers Grounds devant un aussi grand nombre de membres de sa famille, d’amis et de membres de la communauté néo-écossaise de rugby.
« D’avoir autant de gens au match – mon groupe de pompiers volontaires va être là, mes collègues de travail vont être là, mon voisin va être là et il n’a jamais regardé un match de rugby de sa vie – je pense que ça va vraiment être spécial de disputer ce match à la maison et de jouer devant les miens, indique-t-elle. Que Halifax ait l’occasion de montrer à quel point la ville adore le rugby représente une belle occasion aussi. La Nouvelle-Écosse a bien représenté le rugby ces dernières années, la province a vraiment bien promu ce sport et les gens sont emballés de pouvoir assister à un match en personne, ça c’est certain. »
Si elle évite les blessures et est sélectionnée pour affronter le Pays de Galles, DeMerchant – qui travaille comme kinésiologue à Dartmouth – obtiendra sa 49e sélection avec le Canada, ce qui signifie qu’elle pourrait atteindre le cap de la cinquantaine à son match suivant.
« Je n’arrive pas à croire que j’en suis déjà à ce stade, le temps a filé tellement vite et j’ai joué au cours des neuf dernières années ou presque, dit-elle. Ce fut toute une expérience et je ne voudrais rien y changer. Tyson Beukeboom et moi devrions atteindre le cap des 50 sélections ensemble – en espérant qu’on inscrira nos deux noms sur la feuille de match et que nous resterons en santé. Atteindre le cap des 50 sélections, qui plus est avec Tyson, serait quelque chose de spécial parce que nous avons commencé à vivre ce parcours ensemble. »