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ZUSSMAN ANNONCE SA RETRAITE INTERNATIONALE

Bryan Kelly
Rugby 15s Sénior Femmes

Julianne Zussman, une des plus grandes joueuses de l’histoire canadienne, a confirmé sa retraite internationale après avoir disputé 44 matchs avec la sélection nationale en 11 saisons. L’athlète originaire d’Ottawa a amassé 18 essais durant son parcours international, marqué par trois participations à la Coupe du Monde de Rugby Féminin et dispute deux étapes de la Série de R7 féminin de World Rugby. Aujourd’hui résidente de Victoria en Colombie-Britannique, Zussman poursuivra son parcours comme officielle.

Reconnue pour sa connaissance élevée du jeu, sa vitesse, son leadership et une attitude impeccable qui faisaient d’elle une des préférées de ses entraîneurs, Zussman a fait ses premiers pas avec l’équipe nationale canadienne en 2007 contre l’Écosse. Joueuse d’arrière polyvalente pouvant évoluer au poste de demi d’ouverture, sur l’aile ou au poste d’arrière, Zussman a joué un rôle intégral dans la conquête de la médaille d’argent des Canadiennes à la Coupe du Monde de Rugby Féminin de 2014, soit le meilleur résultat à vue du Canada. Elle a aussi été nommée au sein de l’équipe d’étoiles de World Rugby au terme de ce tournoi. B.K. – Comment as-tu démarré la pratique du rugby? J.Z. – « J’ai commencé à jouer au rugby au secondaire à Ottawa. Mon frère jouait avec l’équipe masculine et il m’a pris sous son aile. Je ne connaissais pas ce sport au départ, mais j’ai été accrochée dès le premier entraînement. C’était une combinaison de tout ce que j’aimais des autres sports et j’ai trouvé cette discipline palpitante et remplie de défis, notamment de devoir prendre des décisions efficaces dans un environnement à vitesse élevée. » B.K. – Si tu repenses à ta carrière, quels ont été tes faits saillants comme joueuse de l’équipe nationale?

J.Z. – « Nous avons improvisé une petite fête ou on a dansé à la Coupe du Monde de 2014. Il y avait beaucoup de nervosité dans notre groupe le soir avant notre match de ronde préliminaire contre l’Angleterre et

c’était le bon moment de le faire. Il y a une photo d’un employé pris dans une chambre, dansant sur du Doses and Mimosas avec des stroboscopes faits maison. Le lendemain, nous avons fait match nul contre l’Angleterre et assuré notre place en demi-finale. Nous avons ressenti à cette Coupe du Monde qu’ensemble et avec la bonne mentalité, nous pouvions tout faire. En demi-finale de la Coupe du Monde de 2014, nous avons démontré quelque chose de spécial à nous-mêmes et à os partisans quand nous avons battu la France chez elle devant 20 000 spectateurs. Nous ne nous attendions pas d’être du carré d’as, mais nous avions confiance en nous et nous avons joué les unes pour les autres et pour nos bien-aimés.

La Super Série de 2016 est un des meilleurs souvenirs que je garde. Nous avons été invaincues contre l’Angleterre, la France et les États-Unis, mais plus important encore, nous avons joué avec une liberté et une expression que je n’oublierai jamais. Tout roulait comme sur des roulettes. » B.K. – Qui/quelle a été la plus grande raisons que tu te sois rendue aussi loin? Est-ce qu’il y a quelqu’un de particulier que tu aimerais remercier? J.Z. – « Le rugby attire une vaste gamme de personnalités et différents types de personnes. Il y a quelque chose à propos du sport qui réunit une communauté. Mes coéquipières m’ont inspiré et motivé tout au long de ma carrière et je leur dois beaucoup en ce sens d’avoir persévéré quand les temps étaient plus durs. Je désire aussi remercier ma famille. Il n’y a rien de mieux qu’une accolade d’une personne chère après un match et ils ont toujours été là quand ça comptait, même si c’était à l’autre bout du monde. »

B.K. – Qu’est-ce qui t’a convaincu d’accrocher tes crampons? Qu’est-ce qui t’a dit que c’était le moment? J.Z. – “Je sens que c’est le bon moment de passer à autre chose. J’étais prête à démarrer une autre saison, mais mon cœur n’y était plus.

Je peux sentir l’énergie de la prochaine génération de joueuses et c’est leur temps. Elles vont être une force. »

B.K. – As-tu des plans de carrière après le rugby? Comptes-tu rester impliquée dans le sport? J.Z. – « Ce peut être effrayant de faire ce pas dans l’inconnu. Quand les gens me demandent quels sont mes objectifs après le rugby, il est tellement plus facile d’avoir un plan ou au moins une prochaine étape, mais parfois la réponse la plus authentique que je peux offrir est : ‘Je ne sais pas’. C’est un endroit de vulnérabilité. Je suis à la recherché de quelque chose qui offre autant de défis que ma carrière sportive. J’ai accepté des postes d’entraîneurs et d’arbitres, je travaille au sein de l’équipe de haute performance d’Athlétisme Canada. Je désire ultimement redonner à ma communauté en habilitant les jeunes, particulièrement les femmes pour qu’elles se sentent fortes et fébriles.

Pour le moment, j’assouvis ma soif de compétition en jouant au spikeball. » B.K. – Comment évalues-tu l’état actuel du rugby au Canada et qu’aimerais-tu voir pour l’avenir dans notre pays? J.Z. – « Le bassin de joueuses n’a jamais été aussi fort au Canada. Il y a plus de femmes qui ramassent des ballons de rugby et qui ont accès à des programmes et des entraîneurs pour développer leurs aptitudes à un plus jeune âge. La qualité des athlètes et des entraîneurs est là. Je suis enthousiaste de voir l’identité que la prochaine génération de joueuses bâtira pour le rugby canadien. Pour la suite, il devra y avoir une meilleure structure de compétition au Canada, autant chez nous qu’à l’étranger. Si nous désirons rivaliser avec des équipes comme l’Angleterre et la Nouvelle-Zélande, soit les meilleures équipes au monde. Cela signifie un plus grand nombre de matchs de qualité et dans une structure que les joueuses peuvent se payer. Il y a des personnes qui prennent ce défi au sérieux et avec toute la réflexion et la passion dans ce pays, je sais que nous pouvons faire mieux. »

B.K. – As-tu un conseil pour les filles désirant suivre tes traces? J.Z. – « Je vous dirais simplement de ne pas suivre mes traces. L’expérience de chacune sera différente e c’est comme dans un match de rugby. Tu peux planifier et te préparer, mais en bout de ligne, tu dois foncer dans l’ouverture qui se fait devant toi. Parfois les plus petites joueuses peuvent se faufiler dans les petites ouvertures, si bien qu’il ne faut pas se décourager si vous avez un plus petit gabarit, comme moi. »

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