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Paige Farries : « Nous sommes poussées par l’amour et la passion pour le rugby canadien »

Rugby 15s Sénior Femmes

L’ailier Paige Frries de l’équipe senior féminine de rugby XV du Canada revient sur son parcours qui l’a conduit jusqu’à l’équipe nationale et discute des préparatifs de la formation actuelle en vue de la Coupe du monde de rugby, notamment leur rassemblement actuel à Halifax en Nouvelle-Écosse.

À l’âge de 16 ans, Paige Farries n’avait toujours pas pris de ballon de rugby dans ses bras. À la place, l’étudiante au secondaire était une excellente joueuse de la crosse et elle aimait participer à d’autres sports avec contacts. Cela a duré jusqu’à ce qu’un de ses enseignants au secondaire lui recommande d’essayer le rugby.

Réfléchissant à cette suggestion à la fin d’une journée, Farries est montée à bord de la voiture que son frère jumeau et elle conduisaient à la maison chaque jour et dans un moment de coïncidence presque télépathique, son frère s’est tourné vers elle pour lui annoncer qu’il allait possiblement essayer la pratique du rugby. Ne voulant pas se laisser devancer par son frère jumeau, ce fut la dernière poussée dont elle avait besoin pour se lancer dans ce sport.

Plus de 10 ans plus tard, elle est vraiment reconnaissante d’avoir pris cette direction. « Je suis arrivée à ma première rencontre de rugby et il y avait des garçons et des filles dans la même salle alors mon frère s’y trouvait aussi. Je me souviens à ce jour que notre entraîneur Doug Sather a dit : ‘Mes amis, vous avez pris la meilleure décision de votre vie en venant à cette réunion et en vous joignant à l’équipe de rugby de l’école secondaire’. »

« J’ai roulé les yeux et je me suis dit : ‘D’accord, mais c’est seulement un sport’. Aujourd’hui j’en mange mes bas. Ce fut une décision qui a complètement influencé la trajectoire de ma vie et je ne la changerais jamais au monde. Je suis devenue obsédée par le sport. C’est la communauté qui m’a attirée, mais j'étais renversée par les amitiés qui se sont forgées et par l'accueil de tout le monde. »

Voyez Farries et ses coéquipières de l’équipe canadienne féminine de rugby XV en action contre le Pays de Galles au Wanderers Grounds de Halifax en Nouvelle-Écosse le 27 août. Cliquez ici pour acheter des billets dès maintenant.

Après avoir découvert un talent pour ce sport, Farries s’est rapidement frayé un chemin dans les rangs de son club local à Red Deer en Alberta, évoluant pour les moins de 19 ans des Titans RC avant de passer chez les femmes à l’âge de seulement 18 ans. De là, elle a rejoint les rangs de l’Académie Wild Rose, se rendant à Edmonton en voiture chaque weekend, ce qui l’a conduit à des essais pour faire partie de la sélection féminine de l’Alberta. C’est là qu’elle a connu son premier contretemps en carrière au rugby.

« J’ai été retranchée et le coup a été très, très dur, explique Farries. Toutes mes amies ont été retenues au sein de l’équipe de l’Alberta, mon frère jumeau a été retenu avec l’équipe provinciale masculine. J’aurais pu tout lâcher à ce moment. J’aurais pu décider que ce sport n’était pas fait pour moi. »

Au lieu de cela, Farries a planté ses talons dans le sol et elle a travaillé pour se tailler une place comme réserviste chez les Pandas de l’Université de l’Alberta au poste de centre. Cette saison-là, elle est passée au poste d’ailier quand deux de ses coéquipières ont subitement été non disponibles en raison de blessures et de maladie. Depuis ce jour, elle n’a plus regardé derrière elle.

« Une porte s’est ouverte, j’y suis entrée sans hésitation et j’ai connu une bonne saison universitaire, ce qui m’a conduit à une sélection avec les moins de 20 ans du Canada, raconte Farries. J’ai éprouvé beaucoup de plaisir dans cette tournée avec les moins de 20 ans. Après l’université et mon parcours avec les moins de 20 ans, j’ai été sélectionnée au sein de l’équipe canadienne de rugby à sept. Tout s’est passé très vite. Seulement 18 mois après avoir commencé à pratiquer le rugby, je me retrouvais dans l’uniforme du Canada. J’étais très, très privilégiée de profiter d’occasions et je ne saurais pas être plus reconnaissante de cela. »

Ce n’est qu’un peu plus tard que Farries a fait ses premiers pas avec nationale senior féminine de rugby XV du Canada. À l’été 2017, elle ne jouait plus pour l’équipe nationale de R7 depuis quelques années et étudiait à London en Ontario pendant la Coupe du monde de rugby. C’est à ce moment que Farries a vécu son épiphanie, pour reprendre ses mots.

« L’équipe féminine de rugby XV forme un groupe tellement inspirant de personnes, explique-t-elle. Leur succès dans la campagne de 2014 a été tellement inspirant pour le pays entier et même en 2017, elles n’ont pas obtenu le résultat espéré, mais je n’ai pas cessé de désirer jouer avec l’équipe féminine de rugby XV. Je l’ai vécu à l’été 2017, car c’est ce que je désirais faire et je me suis vraiment préparée et j’ai commencé à m’entraîner à nouveau pour tenter d’être sélectionnée au sein de l’équipe nationale de rugby XV. »

Quelques mois plus tard, Farries est passée d’un rôle de spectatrice de la Coupe du monde depuis son dortoir universitaire à se retrouver parmi le groupe de joueuses avec la feuille d’érable sur le devant du maillot. « C’était un peu fou puisque je savais que j’avais le potentiel, mais je devais simplement m’y appliquer, dit-elle. À la fin de juillet 2017, j’ai pris cette décision et en octobre, on m’a annoncé ma sélection pour la tournée d’automne. »

Cette tournée a été marquée par trois défaites consécutives des Canadiennes contre l’Angleterre, mais pour Farries, ce moment a allumé un feu en elle d’obtenir beaucoup d’autres sélections. « Je n’ai jamais ressenti un tel sentiment d’appartenance et une motivation à me tailler une place pour de bon au sein du programme féminin de rugby XV et j’étais absolument vendue. C’était mon engagement, je voulais aller à la Coupe du monde de rugby de 2021 et laisser ma marque au sein de ce programme. »

Cinq ans et 17 sélections plus tard, Farries faisait partie de la formation de Kevin Rouet qui a disputé le premier match international du programme à domicile en sept ans, le mois dernier à Langford en Colombie-Britannique. Non seulement cela, l’athlète de 27 ans a inscrit deux essais en route vers une Victoire de 34-24 sur l’Italie, classée sixième au monde.

« C’était tellement spécial de jouer devant une foule locale, rappelle Farries. C’est encore plus spécial avec le recul. J’ai compris que ce sont ces personnes qui nous appuient constamment. Ce sont nos amis, nos familles et les coéquipières de clubs qui viennent et qui s’entraînent avec nous, qui font le bout de chemin additionnel après les séances d’entraînement et qui nous amènent au gymnase. Ce sont les personnes qui jour après jour forment notre système de soutien et qui sont la raison expliquant comment nous avons pu atteindre l’équipe nationale et qui soutiennent notre présence au sein de l’équipe nationale au départ. Pour eux, voir tout le travail investi porter du fruit est tellement incroyable. »

Après ce match contre l’Italie, la plupart des joueuses de l’équipe canadienne senior féminine de rugby XV ont pris la direction de Halifax en Nouvelle-Écosse pour poursuivre l’entraînement en vue de leur prochain match préparatoire pour la Coupe du monde de rugby contre le Pays de Galles, le 27 août.
Ce faisant, plusieurs des joueuses ont pris congé de leurs emplois à temps plein, ce qui représente un immense sacrifice sur le plan financier, et elles passeront de longs moments loin de leurs familles et de leurs amis, ce qui illustre bien l’engagement dont elles font preuve à l’endroit du programme et de leur rêve de représenter leur pays en Nouvelle-Zélande cette année.

« Ces sacrifices représentent un énorme témoignage de l’amour de ce groupe pour le rugby canadien, souligne Farries. Non seulement cette année, mais particulièrement cette année, la quantité de sacrifices et de choix faits par les joueuses pour s’assurer d’être dans la meilleure forme possible à la Coupe du monde est simplement énorme. J’ai fait un calcul rapide et certaines d’entre nous ont passé jusqu’à 75 joueurs ensemble cette année.

« Nous sommes littéralement propulsées par l’amour et la passion pour le rugby canadien et le temps passé ensemble est tellement énorme et cela a fait une énorme différence pour apprendre les nuances de chacune, leurs façons de communiquer, leurs façons de courir leurs tracés. On ne peut pas remplacer le temps passé avec ses coéquipières sur le terrain comme à l’extérieur. C’est incroyable d’avoir pu passer autant de temps ensemble. »