LATOYA BLACKWOOD CONFIRME SA RETRAITE INTERNATIONALE

Wilhelm Horn
Rugby 15s Sénior Femmes

La puissante numéro 8 de 32 ans de Montréal au Québec a disputé 31 matchs internationaux pour l’Équipe canadienne féminine de rugby dans une brillante carrière, notamment à deux éditions de la Coupe du Monde de Rugby Féminin.

Latoya Blackwood
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Latoya Blackwood, Joueuse nationale senior

« La décision n’a pas été facile, mais j’ai connu une belle carrière », a déclaré Blackwood à l’annonce qu’elle mettait fin à son parcours international. « Ce fut un honneur de participer à deux éditions de la Coupe de Monde et j’ai créé plusieurs souvenirs incroyables en cours de route. En quittant maintenant, je laisse la place à une joueuse plus jeune qui profitera de l’occasion d’amasser de l’expérience et de créer de la profondeur au sein du programme. Je désire que ce programme continue d’évoluer pour les années à venir et d’être un aspirant régulier sur la scène internationale. Ultimement, je désire que le Canada gagne l’or à la prochaine Coupe du Monde alors je suis en paix avec cette décision. »

Blackwood n’a pas connu le parcours le plus facile vers le sommet du rugby féminin, mais elle est reconnaissante envers le sport de lui avoir permis de se relever après avoir trébuché à plus d’une occasion.

« J’ai dû surmonter quelques obstacles au cours de ma carrière, traitant avec les blessures et les revers personnels, notamment des décès au sein de ma famille. Je suis très reconnaissante de l’amour et du soutien que j’ai reçu d’un grand nombre de personnes dans la communauté de rugby. Que ce fût en étant une amie ou en offrant des traitements gratuits, tout cela a été très apprécié. »

L’ancien entraîneur François Ratier a qualifié Blackwood de ‘Shériff’ dans le vestiaire. « Elle était comme Rocky Balboa, celle qui venait de la rue et qui devait se battre chaque fois pour se maintenir à ce niveau », raconte-t-il.

« J’aimais vraiment jouer de rôle de ‘policière’ sur le terrain alors que crois que François me voyait vraiment comme étant la ‘Shériff’. C’étaient les activités hors du terrain qui étaient amusantes et qui ont contribué à bâtir le respect les unes pour les autres et une culture d’équipe positive. Les joueuses ont pu créer leurs propres conséquences et tous les membres de l’équipe (personnel compris) recevraient une punition/conséquence pour être en mesure de pratiquer le professionnalisme et d’avoir du plaisir en même temps », estime Blackwood.

« C’était une belle initiative, je crois que le sport offre des aptitudes cruciales pour la vie quotidienne. Par exemple, j’essaie d’arriver cinq minutes avant parce que c’était un règlement d’équipe. Vous pourriez parfois me voir marcher rapidement au travail parce que je suis nerveuse à l’idée d’être la dernière arrivée. Ce sont ces détails qui démontrent que je suis consciente du temps pour les autres participants », ajoute-t-elle.

Blackwood, qui a joué un rôle clé dans certains des plus grands moments de l’Équipe féminine du Canada a de la difficulté à identifier un moment favori, mais compte trois moments importants au sommet de sa carrière. 

« Mon premier match international en août 2013 à la Coupe des Nations au Colorado, aux États-Unis, battant l’Angleterre pour la première fois dans l’histoire du programme. C’était un moment magnifique non seulement pour toutes les joueuses et le personnel, mais pour tout le rugby au Canada. Je crois que c’était le début de la reconnaissance mondiale du Canada comme nation de rugby.

« Battre la France en demi-finale de la Coupe du Monde en 2014 devant 20 000 spectateurs. Quel sentiment incroyable alors que nous avons joué les unes pour les autres et pour nos parents et amis. Les photos de ces moments racontent toute l’histoire. »

« Mon avant-dernier match à la Coupe du Monde de 2017 était contre le Pays de Galles. J’avais déjà dédié ce tournoi à ma mère, mais j’avais dédié ce match à mon beau-frère Greg qui était décédé quelques jours plus tôt. Être choisie joueuse du match et a reçu le soutien que j’ai reçu de mon équipe est quelque chose que je chérirai toujours. »

Blackwood est heureux du progrès réalisé dans le sport féminin et elle croit que le potentiel est excellent pour le Canada dans l’avenir avec le talent pour rivaliser au plus haut niveau si les bonnes mesures sont adoptées.

« Je suis heureux de voir ou le rugby canadien se dirige. C’est un sport collectif qui connait une de plus grandes croissances au pays et nous voyons beaucoup de programmes locaux démarrer partout au pays comme l’incroyable Académie de Rugby Québec. Un autre exemple est l’Académie de développement de Rugby Canada à l’École secondaire Belmont à Langford. Quand ces jeunes joueuses intègreront le programme senior, vous verrez les aptitudes de base (attraper, passer, plaquer, etc.) pour lesquelles des pays comme la Nouvelle-Zélande et l’Angleterre sont reconnus et nos succès internationaux se poursuivront. Cela se produira uniquement par un financement continu alors je conclurai en disant de continuer de financer le rugby local! Les sélections ne devraient pas être basées sur celles qui peuvent se permettre de quitter le travail ou l’école et payer 2000 $, mais les meilleures joueuses. Point, à la ligne! »

Pour de plus amples renseignements sur la façon dont vous pouvez appuyer le rugby féminin au Canada, veuillez visiter :

http://www.canadianrugbyfoundation.ca/index.php/monty-heald-national-womens-fund/

Blackwood, qui habite maintenant sur l’Ile de Vancouver a déjà amorcé le prochain chapitre de sa carrière dans le secteur public et elle a de grandes ambitions pour rester impliquée dans le sport et devenir une arbitre de rugby professionnelle de haut niveau.

« Je crois que l’avenir est très brillant. Je me suis installée à Victoria et je compte démarrer une famille. J’ai entrepris un parcours palpitant dans le secteur public. J’ai de magnifiques collègues et avec leur aide et leur direction, je peux faire une différence dans la communauté. En conclusion, l’arbitrage est un grand défi pour moi et je peux encore passer mes samedis sur les terrains sans en payer le prix pour le lendemain. Je suis heureux de rester au sein de la communauté de rugby et de redonner au sport. J’aimerais diriger un match international bientôt et peut-être même un jour à la Coupe du Monde. »

Étant quelqu’un qui sait ce qu’il faut pour qu’un rêve devienne réalité, Blackwood a offert le conseil suivant aux joueuses désirant réaliser leurs objectifs.

« Poursuivez vos rêves! Croyez que vous pouvez atteindre ce que vous entreprenez. Vous allez rencontrer des obstacles et des revers, vous aurez des gens qui tenteront de vous convaincre d’arrêter, vous disant que vous perdez votre temps. La vie est trop courte pour s’imposer tous ces ‘et si…’ ! ».