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MOIS DE L’HISTOIRE DES NOIRS : ATHLÈTES À L’HONNEUR

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Rugby Canada est fier de célébrer le Mois de l’histoire des Noirs et les grands athlètes qui apportent leurs talents à notre sport et contribuent à bâtir un héritage de diversité au sein de l’organisation.

Le sport est à son meilleur quand la diversité est embrassée et Rugby Canada est fier de tous nos athlètes portant le maillot rouge et blanc. Nous aimerions tout de même prendre le temps de souligner l’apport de quelques-uns de nos athlètes durant le Mois de l’histoire des Noirs pour célébrer leurs accomplissements et entendre leurs récits.
Deux de nos athlètes de l’équipe nationale féminine de R7, Charity Williams et Pam Buisa, ont entendu, de la part d’athlètes de Rugby Canada d’hier et d’aujourd’hui, de leurs parcours avec les équipes nationales et de leur expérience en tant qu’athlètes noirs au Canada.
Dawn Williams
Parcours vers l’équipe nationale : Kirin de Saskatoon, Ravens de Regina et Saskatchewan; a joué du R7 à Burnaby Lake.
Moment de rugby favori : Marcher sur le terrain en tant qu’entraîneure pour la première fois.
Ville de résidence : Saskatoon, Saskatchewan
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En tant que première femme noire à avoir représenté votre pays, comment diriez-vous que le rugby au Canada a évolué depuis?
Premièrement, il y a plus de femmes qui jouent [et il y a] une meilleure structure pour l’entraînement et les programmes pour jeunes qui progressent vers les équipes seniors.
Comment vous sentez-vous d’avoir représenté votre pays? Qu’est-ce que cela a signifié pour vous?
Je me suis sentie bénie d’être dirigée et de jouer avec les meilleures joueuses au Canada. Cela voulait dire que je faisais partie de l’élite et que j’affrontais les meilleures sur un terrain de jeu égal.
Votre race a-t-elle déjà été quelque chose à laquelle vous avez pensé quand vous étiez joueuse? Est-ce que cela vous a déjà affecté?
Je suis fière de ma race et oui, toutes les situations difficiles qui sont arrivées [en raison de celle-ci et] les autres insécurités m’ont rendu plus forte et m’ont donné le désir de m’élever et d’exceller.
Quel serait votre conseil pour les jeunes et filles noires partout au Canada?
Honnêtement, si je peux le faire alors vous aussi. Vous devez croire en vous et vous allez atteindre vos objectifs. Le voyage peut parfois être dur, vous pouvez vivre des déceptions et des revers, mais à la fin de la journée, si vous croyez en vous, vous pouvez être la meilleure pour réussir.
Charity Williams
Parcours vers l’équipe nationale : J’ai commencé à jouer au secondaire et j’ai aussi joué dans un club de rugby une année avant de me retrouver avec l’équipe provinciale de l’Ontario. À partir de là, j’ai été identifiée par l’équipe nationale féminine de R7 (ENFR7) en 2013.
Moment de rugby favori : Marquer mon premier essai olympique contre l’Australie.
Ville de résidence : Toronto, Ontario
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Qu’est-ce que cela a signifié pour vous d’être une des 12 femmes sélectionnées pour aller aux Jeux olympiques de Rio en 2016?
Être sélectionnée au sein de la première équipe olympique de rugby est probablement l’un des plus grands accomplissements de ma vie jusqu’à maintenant. C’était un grand honneur de jouer aux côtés de mes coéquipières, dont certaines sont les meilleures joueuses au monde. Mon rêve depuis que j’étais enfant était de devenir une Olympienne et j’ai pu le faire à l’âge de seulement 19 ans. Nous avons toutes travaillé tellement fort pour un tournoi qui a duré trois jours et sommes revenues à la maison avec une médaille de bronze. Je peux dire avec confiance que chaque journée de huit heures de travail, de sueur et de larmes en valait la peine.
Qu’est-ce signifie pour vous d’être une femme noire dans le milieu sportif?
Être une femme noire dans le sport est quelque chose que je prends très au sérieux, car je sais que je ne fais pas que me représenter, mais je représente aussi tous les autres jeunes noirs dans le sport. Quand j’ai été sélectionnée pour les Jeux olympiques, j’étais la seule femme noire de mon équipe. J’étais tellement enthousiaste, mais je savais que cela venait avec son lot de responsabilités. Il n’y a pas encore d’équipe où je n’ai subi aucun préjudice, que ce soit par des blagues ou par simple ignorance. Nous ne devrions pas être aveugles aux nombreuses difficultés que de plusieurs athlètes noirs se confrontent au quotidien, et ce, à tous les niveaux du sport. Toutefois, je suis très fière de ma peau et du rôle que je joue dans mon équipe. Mon but est d’être capable d’éduquer et d’éclairer au meilleur de mes capacités. Ce que je dirais aux jeunes noirs c’est d’être prêt à affronter l’adversité, mais souvenez-vous que les gens ne peuvent nier pas le talent ni le travail acharné, peu importe comment ils tentent de le faire.
Comment a été votre expérience générale de gagner la médaille de bronze pour le Canada?
Dans l’ensemble, les Jeux olympiques ont été un moment fort de ma vie et de ma carrière. Le fait que notre équipe se soit battue jusqu’au bout pour arracher cette médaille de bronze est vraiment spécial pour moi. Représenter le Canada est toujours un grand cadeau que je ne tiens jamais pour acquis. Je suis vraiment enthousiaste en cette année de qualifications et de préparation pour [les Jeux olympiques de] Tokyo 2020, et de représenter le Canada sur la plus importante des scènes!
Pam Buisa
Parcours vers l’équipe nationale? J’ai commencé à jouer au rugby à l’École secondaire Philemon Wright, puis avec l’Irish d’Ottawa pour ensuite me rendre avec l’équipe du Québec, où on m’a identifié pour représenter le Canada aux Jeux olympiques de la jeunesse. J’ai toujours été impliquée avec l’équipe canadienne depuis ce temps.
Moment de rugby favori? Mon moment de rugby favori est quand mon père est venu me voir jouer pour le Canada pour la première fois à la Coupe du Monde.
Ville natale: Gatineau, Québec
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Quels sont certains de vos objectifs de carrière de rugby sur le plan individuel et aussi collectif?
Mon prochain objectif de carrière au rugby est de nous qualifier pour les Jeux olympiques de 2020, de faire partie du groupe pour les Jeux panaméricains et ensuite aller aux Jeux olympiques en 2020. 
Est-ce que votre race a déjà été un facteur ou un obstacle dans votre carrière d’athlète? Si oui, comment avez-vous surmonté cela?  
Même si j’ai déjà été dans des situations où ma race m’a demandé de faire face à de l’adversité, je n’ai jamais pensé qu’être noire était quelque chose dont je devais surmonter. C’est la composition même de qui je suis et j’en suis fière.
En tant qu’athlète noire, décrivez comment c’est de représenter le Canada sur la scène internationale?
Représenter ce pays sur la scène internationale est à la fois un honneur et une bénédiction, que je ne prends d’ailleurs pas à la légère. Être une femme de couleur dans un sport comme le rugby me rappelle d’où nous sommes partis, mais nous ne pouvons pas en être satisfaits, car il y a toujours plus à faire.
Djustice Sears-Duru 
Parcours vers l’équipe nationale : Du club local à Oakville en Ontario jusqu’au bout des catégories d’âge avec les Blues de l’Ontario. J’ai eu ma première expérience internationale au niveau U17 pendant deux ans. Ensuite, ce fut avec les U20 pour deux autres années avant de faire mes débuts dans les rangs seniors XV à 19 ans.
Moment de rugby favori : Embarquer sur le terrain à la Coupe du Monde de 2015 contre l’Irlande.
Ville de résidence : Oakville, Ontario
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Comment a été votre expérience générale de représenter le Canada à la Coupe du Monde de 2015?
C’était comme un rêve devenu réalité. En grandissant, j’ai toujours voulu représenter mon pays et quand j’ai eu la chance [de le faire] ce fut incroyable. Je me souviens quand je regardais la Coupe du Monde quand j’étais plus jeune, je me disais qu’un jour j’aimerais y être.
Est-ce qu’être une personne de couleur est quelque chose à laquelle vous pensez dans un sport comme le rugby?
Être une personne de couleur est quelque chose à laquelle je pense chaque jour, mais au rugby, la couleur que vous êtes n’a pas d’importance. J’ai trouvé la communauté de rugby avec laquelle j’ai vécu des expériences très ouvertes. Elle vous apprécie pour ce que vous amenez sur le terrain.
Quel conseil donneriez-vous aux jeunes et aux garçons noirs partout au Canada?
Je dirais à tout le monde qui a le rêve de représenter son pays de travailler dur. C’est facile de voir les joueurs à la télévision et de penser à quel point génial ce serait de s’y rendre. Les choses qu’ils ne voient pas sont toutes les heures que vous mettez derrière la scène [les matchs]. Si vous voulez atteindre le prochain niveau, investissez simplement votre effort acharné et n’abandonnez jamais. 
Justin Mensah-Coker
Parcours vers l’équipe nationale : L’été suivant la fin de mes études secondaires, j’ai disputé le tournoi des Jeux du Canada, après quoi j’ai été sélectionné pour jouer dans l’équipe nationale U19. À partir de là, j’ai joué sur la scène nationale dans ma catégorie d’âge jusqu’à ce que je sois invité par le Pride du Pacifique à Victoria. Durant mes deux années avec ce programme, j’ai commencé à pratiquer le R7 avec l’équipe nationale avant de passer au rugby XV. 
Moment de rugby favori :J’en ai définitivement quelques-uns, mais un moment qui se démarque et qui reste spécial pour moi a été de faire face à Doug Howlett dans notre match contre les All Blacks à Hamilton en Nouvelle-Zélande. Doug a toujours été un des joueurs que j’aimais regarder jouer dans mes premières années de rugby.
Ville de résidence : Vancouver, C.-B.
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Qu’est-ce que cela a signifié pour vous de pouvoir représenter votre pays? Comment diriez-vous que le rugby au Canada a évolué depuis?
À ce jour, représenter mon pays me procure toujours un grand sentiment de fierté. Il n’y a pas de sentiment comme celui de se battre face à face dans un sport avec la feuille d’érable sur le cœur. Certains de mes souvenirs les plus chers viennent des moments passés sur le terrain et en tournée, ce qui est définitivement quelque chose que je n’échangerais pour rien au monde. 
Vous êtes-vous déjà senti stigmatisé ou que les chances étaient contre vous en raison de votre race? Si oui, comment avez-vous surmonté cela?
Personnellement, je n’ai jamais été mis dans une position où j’ai senti que ma race jouait contre moi. Toutefois, il y a toujours possibilité qu’il y ait eu des réalités de stigmatisation que je ne connaissais pas à l’époque. Par contre, basé sur mon expérience personnelle, j’ai toujours profité d’un réseau de soutien incroyable autour de moi, étant grandement responsable de la raison pour laquelle j’ai eu du succès dans le rugby. 
Quel conseil donneriez-vous aux jeunes et aux garçons noirs partout au Canada?
J’espère que la stigmatisation sociale ne joue pas un rôle dans la progression du sport canadien. Il y a toujours un potentiel que cela soit utilisé comme mesure dans certains milieux. Pour les jeunes athlètes de minorités visibles dans ce pays, mon conseil serait de ne jamais laisser l’opinion de quelqu’un d’autre vous décourager dans les objectifs que vous vous êtes fixés. La résilience et la confiance en soi sont les pierres angulaires de la réussite dans le sport et ces motivations doivent provenir de l’intérieur, dont parfois sans l’autorisation des autres. Selon mon expérience, le travail acharné et le dévouement l’emportent sur tout, donc si vous voulez quelque chose allez chercher cette chose.
 
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