
Mois de l'histoire des Noirs 2021 : Joueuse en vedette
Rugby Canada est fier de souligner le Mois de l'histoire des Noirs et de rendre hommage aux contributions sur le terrain et à l’extérieur de grands athlètes d'hier et aujourd'hui, qui ont contribué à bâtir un héritage de diversité dans le monde du sport canadien.
Le 1er février 2021 (Langford, C.-B.) – Rugby Canada est fier de souligner le Mois de l'histoire des Noirs et de rendre hommage aux grands athlètes qui ont fait profiter de leurs talents à notre sport, et contribué à bâtir un héritage de diversité au sein de notre organisation.
Le sport est à son mieux quand la diversité est bien intégrée et Rugby Canada est fier de tous ses athlètes qui portent le chandail rouge et blanc. Tout au long du mois de février, nous mettrons de l'avant quelques-uns de nos athlètes à l’occasion du Mois de l'histoire des Noirs afin de rendre hommage à leurs réalisations et d'apprendre à connaître leurs parcours particuliers.
Ville d’origine?
White Rock, Colombie-Britannique
Comment s’est passé ton parcours vers l’équipe nationale?
Le premier contact que j’ai eu avec le rugby a été quand j’ai obtenu un essai avec l’équipe de huitième année de mon école secondaire, Earl Marriott Secondary, à South Surrey. C’est à ce moment-là que j’ai commencé à connaître la formidable et accueillante communauté de mon club local, les Sharks de Bayside. Avec Bayside et l’équipe régionale, j’ai pu pratiquer le sport que j’aimais encore plus à mon goût. Pendant mes études à l’école secondaire, j’ai aussi joué au hockey, à la crosse, au basketball et au football, mais éventuellement, la liberté que j’avais sur le terrain avec le rugby m’a fait tomber en amour avec ce sport plus que les autres.
J’ai pu apprendre les rudiments de ce sport grâce à mon remarquable entraîneur Adam Roberts, qui m’a aidé à bien comprendre les valeurs qui caractérisent le rugby. De plus, j’aimais l’effort physique qu’il fallait que je donne pour pratiquer ce sport et en tirer le maximum de plaisir, et pour maximiser mes chances de devenir un athlète au niveau national. J’ai pris au sérieux tous les conseils que mes entraîneurs de l’école secondaire et de mon club m’ont donnés, et j’en ai fait ma mission de chercher à m’améliorer pour qu’un jour, je puisse atteindre mon but d’accéder à l’équipe nationale. Après mon tout premier camp avec le Canada à Phoenix, en Arizona, on m’a sélectionné pour faire le voyage à Hong Kong avec l’équipe canadienne U18.
Après avoir fait mes études à l’école secondaire, le regretté Dave Brown, directeur général de l’équipe masculine de rugby de l’Université de la Colombie-Britannique (UBC), m’a offert la possibilité de m’entraîner sous les ordres de deux excellents entraîneurs en Curry Hitchborn et Bruce Rainer à UBC. C’est à ce moment-là que j’estime que mon parcours vers l’équipe nationale a vraiment commencé, étant donné que c’est en jouant sous les ordres de Curry que j’ai réalisé à quel point j’avais progressé depuis l’époque où je jouais à l’école secondaire, et aussi à quel point j’avais encore besoin de progresser et de m’améliorer.
À l’aide des commentaires que j’ai accumulés au fil de mes deux premières années à UBC, j’ai pu accéder à l’équipe canadienne masculine U20, ce qui s’est avéré une autre expérience remarquable qui m’a permis d’atteindre de nouveaux sommets en tant qu’athlète, et m’a aussi permis de comprendre certaines choses qui m’aideraient à m’améliorer encore plus et à acquérir les outils qui m’ouvriraient les portes de l’équipe senior masculine. J’ai aussi été honoré d’être choisi pour faire partie de l’équipe des étoiles du réseau universitaire canadien qui a joué à Denver, au Colorado, au mois de juillet 2019.
Après mon séjour avec les U20, Kingsley Jones m’a invité à aller m’entraîner avec l’équipe senior masculine à Langford, ce qui me permet de continuer à m’améliorer afin d’être le meilleur représentant possible, autant à titre de membre de l’équipe nationale qu’en tant qu’athlète canadien noir.
Quel est ton moment favori jusqu’ici dans ta carrière de rugby?
Le nombre de souvenirs et d’amitiés que le rugby m’a laissés se chiffre à l’infini! Cependant, si je dois choisir un moment en particulier, ce serait le fait de jouer avec l’équipe U20 au Portugal en février 2020. Pour moi, c’était là un moment spécial puisque mon grand-père a décidé de faire le voyage au Portugal pour me regarder jouer. Le fait de jouer dans un autre pays devant un homme que j’admirais depuis mon enfance a été un moment très important que je n’oublierai jamais. Ce que j’ai ressenti quand j’ai regardé dans les gradins et vu son grand sourire et son éternel chapeau rouge de Rugby Canada, j’espère le ressentir à nouveau un jour, en espérant avoir l’occasion de jouer pour mon pays et le représenter devant ma famille au grand complet.
Après l’année que nous venons de connaître en 2020, de quelle façon la signification du mois de l’histoire des Noirs s’est-elle transformée pour toi?
Personnellement, je trouve que la signification est la même. J’étais un enfant de race mixte qui a été élevé dans un milieu monoparental et ma mère s’est toujours assurée de faire ce qu’il fallait faire en tant que mère blanche d’un enfant biracial, et aussi comme parent en général en m’éduquant sur l’histoire des malheurs et des horreurs que les gens qui ont ma couleur de peau ont, malheureusement, dû affronter au fil des années. Il y en a encore qui croient qu’il ne faut pas parler des parties horribles de l’histoire et c’est triste que ce soit le cas. Il faut tirer les leçons de notre histoire et faire notre possible pour devenir meilleurs. Une chose qui m’a affecté de façon plus précise cette année, c’est quand j’ai réalisé que toutes les choses que ma mère m’a enseignées, que ce n’est pas tout le monde qui le savait, du moins pas autant que je le croyais. Je suis reconnaissant pour le travail formidable que ma mère a fait en m’élevant, et aussi pour le fait qu’elle continue de me guider et de m’épauler alors que je cherche à atteindre mes objectifs.
Je pensais que tout le monde était au courant de l’esclavage et de la discrimination. Toutefois, ce n’est pas tout le monde qui connaissait et connaît encore le racisme et les défis que doivent parfois relever les personnes noires, autochtones et de couleur dans leur/notre vie quotidienne. J’ai moi-même vécu quelques épisodes de racisme et de discrimination, mais en raison de la façon dont j’ai été élevé, j’avais les outils pour réagir de façon sereine dans ces situations-là et pour essayer de provoquer des changements de manière positive.
Le Mois de l’histoire des Noirs est un moment pour méditer sur les réalisations que les personnes noires ont été en mesure d’accomplir au fil de l’histoire, et de mettre en évidence des personnes et des groupes qui m’ont permis, et permis à d’autres personnes de couleur, d’avoir des chances sérieuses et équitables d’obtenir des occasions dans le monde. Il sert à célébrer les victoires et les avancées. C’est aussi un moment pour se souvenir des sacrifices et des innombrables vies qui ont été perdues chez les personnes de couleur dans le parcours vers l’inclusion et l’égalité.
De quelle façon le fait d’être une personne de couleur t’a-t-elle affecté en tant qu’athlète?
À ma connaissance et heureusement, le fait d’être un athlète noir ne m’a pas affecté du tout. Je crois à la vision de choses que je ne suis ni blanc ni noir, je suis la somme de tout ce que je suis et j’espère être jugé pour ce que je suis, moi… Je suis Izzak.
Quand je dis ça, je veux dire que oui, la couleur de ma peau peut représenter un aspect dans la façon dont on me perçoit et que cela peut peut-être mener à des présomptions sur la façon dont je pourrais agir ou jouer. Cependant, en fin de compte, je sais que je suis tout simplement moi, je sais ce que je suis en mesure de contribuer et quels outils on m’a donnés physiquement et mentalement pour essayer de faire de mon mieux — et c’est là tout ce que je peux faire, de mon mieux.
Surtout quand j’ai commencé à jouer au rugby, j’ai vite réalisé à quel point la race ne joue absolument aucun rôle dans ce sport en raison du fait qu’il offre énormément de possibilités de camaraderie à l’échelle internationale. Quand j’ai commencé à jouer au rugby, j’ai senti que je ne ressortais pas du lot tant que cela, j’étais juste un joueur parmi d’autres sur le terrain et non le seul enfant noir sur la patinoire ou sur le terrain à la crosse.
Quel(s) conseil(s) donnerais-tu à la prochaine génération de jeunes athlètes noirs?
Il faut comprendre que la race ne définit pas qui tu es, TU définis qui tu es. Tu as peut-être l’impression que tu ressors plus que d’autres, et tu as peut-être l’impression que des gens sautent aux conclusions quant à la façon dont tu performes. En fin de compte, tout ce que tu peux faire c’est d’être honnête envers toi-même, de savoir qui tu es, de tout faire pour être la meilleure personne possible, et avoir confiance que le reste va tomber en place tout seul. Il ne faut pas oublier non plus d’avoir du plaisir en cours de route!
Alexandria Ellis, Équipe féminine de rugby du Canada
Ville d'origine?
Je suis née et j'ai grandi à Ottawa, au Canada.
Comment s'est passé ton parcours vers l'équipe nationale?
J'ai commencé à jouer au rugby à l'école secondaire grâce à mon professeur de sciences quand j'étais en 10e année, ce qui m'a éventuellement amenée à faire partie du programme U20 pendant trois ans environ. Quand j'étais plus jeune, j'ai participé à des académies d'hiver. Après l'école secondaire, j'ai joué au Collège Algonquin et à l'Université d'Ottawa. L'été, j'ai toujours joué au rugby en club avec le Barrhaven Scottish et j'ai joué pour le Québec au niveau provincial. Puis, en 2017, j'ai été invitée pour ma première tournée avec l'équipe nationale senior féminine.
Quel a été ton moment favori au rugby depuis le début de ta carrière?
Mis à part quand j’ai joué pour mon pays, mon moment favori au rugby a été quand nous avons remporté les Championnats nationaux U Sports de rugby en 2017. Cette année-là, ça se déroulait à Lethbridge, en Alberta, il faisait plusieurs degrés sous zéro et le terrain était enneigé, mais nous savions que c'était notre année, notre programme de rugby avait évolué sur une période de cinq ans en fonction de cet objectif, nous étions toujours venues près, mais sans réussir à aller placer le ballon de l'autre côté de la ligne. Ce qui fait que la météo ne nous dérangeait pas du tout, nous n'avions qu'un seul objectif en tête, jouer notre match. Au bout du compte, après avoir bu pas mal de thé à la mi-temps, utilisé des chauffe-mains et subi quelques blessures, nous sommes passées à travers ensemble et c'est là que j'ai réalisé que les joueuses de rugby n'étaient pas faites pareilles et que j'allais être liée à jamais à mes coéquipières qui assuraient mes arrières et que je serais à jamais liée à mes coéquipières qui ont protégé mes arrières à ce moment-là.
Après l'année que nous venons de connaître en 2020, à quel point la signification du mois de l'histoire des Noirs a-t-elle changé pour toi?
Ce qui est arrivé dans la dernière année a permis au monde de collectivement réévaluer leur position sur les questions raciales et de commencer à avoir une pensée critique face à leur façon de se comporter, à savoir qu'il ne suffit pas de ne pas être raciste, qu'il faut être antiraciste. C'est formidable de voir des gens réaliser l'importance d'avoir des discussions franches et honnêtes avec les personnes dans leur entourage et de se renseigner là-dessus. L'an dernier, le travail qui a été fait a été mis de l'avant, après avoir vu des chefs de file et des organismes parler de ces problèmes pendant des années et des années, ce mouvement social a enfin fait des gains réels en ce qui a trait aux changements qu'il faut apporter.
À savoir si le Mois de l'histoire des Noirs a changé quelque chose pour moi, la réponse est non, parce que j'ai eu la chance d'être dans une communauté qui met en valeur les réalisations des Noirs, qui en parle et tient compte des problèmes sur une base quotidienne. Ce mois, c'est pour amener les gens à se souvenir que l'histoire des Noirs, c'est l'histoire, c'est pour nous amener à voir ce que nous avons dû affronter, ce que nous avons dû surmonter, ce que nous avons créé et de quelle façon nous avons prospéré, et que tout cela ne se termine pas quand le mois se termine.
De quelle façon le fait d'être une personne de couleur a-t-il eu une incidence sur toi en tant qu'athlète?
Il y a une pression non exprimée d'être une grande athlète, d'être l'athlète noire parfaite en même temps que tout le reste parce que la plupart du temps, nous devons jeter les bases pour que les athlètes qui nous suivront et qui nous ressemblent se sentent les bienvenues dans le sport et se sentent bien représentées. Avoir ce poids sur les épaules peut être quelque chose de difficile, mais ça peut aussi être valorisant parce que le petit geste que tu fais en pratiquant le sport qui te passionne peut changer la trajectoire de vie de quelqu'un d'autre. C'est pourquoi je dis que la représentativité est importante parce que s'il n'y avait pas eu des athlètes noirs dans ma communauté locale et à l'échelle internationale, le fait d'être une athlète noire ne représenterait pas quelque chose d'aussi inspirant pour moi aujourd'hui.
Quel conseil donnerais-tu à la prochaine génération de jeunes athlètes noirs?
Mon conseil, ce serait de ne pas craindre d'être la première, de rater son coup, de connaître du succès, de demander du soutien, de mettre la priorité sur ta santé mentale, d'évoluer au point de sortir de la boîte dans laquelle les gens veulent te placer. Il y a quelque chose d'unique en toi, il faut que tu y tiennes et que tu veilles à son éclosion.
Doug Fraser, L'équipe masculine du Canada
Ville d’origine?
Ladysmith, Colombie-Britannique
Comment s’est passé ton parcours vers l’équipe nationale?
J’ai commencé à jouer au rugby à l’école secondaire de Ladysmith en septième année et j’ai continué à y jouer jusqu’à ce que j’obtienne mon diplôme. Peu après mes débuts à Ladysmith, on m’a conseillé d’aller voir du côté du club Cowichan RFC où j’ai évolué chez les U-14 à U-19 et ensuite chez les seniors. Bien que j’aie pratiqué plusieurs autres sports quand j’étais plus jeune, je pense que mon amour du rugby s’est accru quand j’étais au Cowichan RFC. Une fois mes études à l’école secondaire terminées, je suis allé jouer à l’Université de Victoria pour Doug Tate et Rick Farrelly pendant cinq ans. C’est là que j’ai commencé à aspirer à de plus grandes réalisations parce que j’étais entouré par certains des meilleurs joueurs au pays, semaine après semaine.
Après avoir décroché mon diplôme en 2015, j’ai continué de vivre à Victoria, où j’ai joué pour Castaway Wanderers tout en travaillant, dans l’espoir qu’on m’invite à faire partie du groupe de joueurs brevetés au Centre Al Charron à Langford. J’ai fait des voyages avec l’équipe A du Canada en 2016. J’ai commencé à m’entraîner avec les joueurs brevetés en 2017 et j’ai eu droit à ma première sélection à l’occasion des Championnats de rugby des Amériques (CRA) en 2018. C’est un peu long comme parcours, mais ce fut tout simplement incroyable.
Quel a été ton moment préféré au rugby jusqu’ici dans ta carrière?
J’ai eu la chance de connaître des moments plutôt mémorables au cours de ma carrière au rugby. Cependant, je dois dire que ma première sélection avec le Canada serait mon moment favori jusqu’ici. J’ai eu la chance d’être nommé au sein du XV partant contre le Brésil à Langford à l’occasion du CRA de 2018. Puisque j’avais grandi à Westhills, à une heure de là, un imposant groupe de membres de ma famille et d’amis ont pu venir sur place et me voir enfiler le maillot pour la première fois. Le fait d’avoir pu remporter le match à mes débuts fait en sorte que c’est encore plus beau comme souvenir. Ce fut une soirée très spéciale.
Après l’année que nous avons connue en 2020, de quelle façon la signification du Mois de l’histoire des Noirs a-t-elle changé pour toi?
Vous savez, je ne trouve pas que l’année 2020 ait eu un effet important dans ma façon de voir le Mois de l’histoire des Noirs, du moins pas moi personnellement. Cet événement a toujours été et continue d’être un moment vraiment important de l’année. Un moment de réflexion. Un moment pour poser des questions et pour apprendre. Un moment pour essayer de voir pourquoi nous continuons de vivre les mêmes problèmes année après année. Un moment pour continuer d’essayer de trouver des réponses. Plus important encore, c’est un moment pour évoluer. Un des aspects positifs de l’année 2020, c’est que les problèmes, ceux dont nous discutions habituellement pendant le Mois de l’histoire des Noirs, se sont retrouvés dans l’actualité à longueur d’année. Les réseaux sociaux étant ce qu’ils sont, les grands événements se retrouvent sous les yeux des gens sans que ceux-ci n’aient à faire des recherches. Espérons qu’avec tout ce qui s’est passé l’année dernière, les gens qui normalement ne seraient pas portés à poser des questions ou à essayer de résoudre des problèmes pendant le Mois de l’histoire des Noirs commencera maintenant, ou du moins commencera à voir à quel point il est important de réfléchir à tout ça.
Le fait d’être une personne de couleur t’a-t-il affecté d’une façon ou d’une autre comme athlète?
Je ne suis pas sûr que le fait d’être noir m’ait affecté comme athlète. S’il y a quelque chose, c’est que c’est plus probable que cela a affecté la perception que les gens avaient de moi. J’ai le sentiment que les gens avaient des attentes quant à la façon dont je suis « censé jouer » ou dont je suis « censé me comporter en compétition ». Bien des gens de ce monde adorent juger un livre à sa couverture. En fin de compte, j’allais sur le terrain et j’essayais de jouer au meilleur de mes capacités. Et ce, sans égard à la couleur de ma peau. Peut-être que ça ne correspondait pas à l’image qu’ils avaient d’un athlète noir. En espérant avoir fait ma part pour changer la perception qu’ils ont des athlètes noirs.
Quels conseils donnerais-tu à la prochaine génération de jeunes athlètes noirs?
Sois toi-même. Mon premier conseil, ce serait d’être qui tu es. N’écoute pas tout ce bruit qui vient de l’extérieur. Chaque personne, peu importe la couleur de sa peau, est sa propre personne. Le simple fait d’être noir, brun, bleu, blanc ou orange ne veut pas dire que tu dois correspondre à certains critères ou que tu es censé être un certain genre d’athlète. Trace ton propre chemin.
Keyara Wardley, équipe canadienne de R7 féminin:
Ta ville d'origine?
Vulcan, Alberta
Comment s'est passé ton parcours vers l'équipe nationale?
J'ai eu la chance de me faire dépister à notre tournoi local (le Tournoi Vulcan Star Trek) en 2016. J'ai ensuite été invitée à Victoria pour un essai, où je suis reconnaissante d'avoir pu obtenir un poste en vue de la prochaine tournée des Maple Leafs à Trinité-et-Tobago. J'ai pu participer à quelques tournées canadiennes des Maple Leafs et de l’équipe U-18 après celle-là, et par la suite on m'a offert un poste au sein de l'équipe nationale de R7 en vue de la saison 2017-2018!
Quel a été le meilleur moment de ta carrière au rugby jusqu'ici?
C'est difficile de réduire la liste à un seul moment! Cependant, je dois dire que ce fut de disputer mon premier tournoi de la Série mondiale à Kitakyushu, au Japon, et de marquer mon premier essai à mon premier match. Conclure le tournoi sur le podium avec une médaille d'or autour du cou a aussi été un grand fait saillant!
Après l'année que nous venons de connaître en 2020, comment cela a-t-il modifié ta façon de voir le Mois de l'histoire des Noirs?
Dans la dernière année, reconnaître et comprendre l'histoire et la culture des Noirs est devenu très important. Un des plus grands défis, c'est de maintenir l'intérêt des gens au-delà du mois de février; l'histoire des Noirs ne devrait pas se limiter à un mois étant donné que les gens de couleur vivent ce qu'ils vivent tous les jours. Par contre, je crois qu'il s'agit d'un pas dans la bonne direction afin de donner lieu à des discussions franches, et cela pourrait conduire à une situation où l'histoire des Noirs serait mieux intégrée à l'histoire canadienne dans son ensemble.
C'est un tremplin pour qu'il y ait une compréhension plus profonde de ce que nos ancêtres ont vécu – les hauts et les bas de leurs vies –, ce qui pourrait aider à démolir les nombreuses injustices qu'ils ont subies, et aussi à reconnaître le passé d'oppression et les répercussions du racisme systémique.
Comment le fait d'être une personne de couleur a-t-il affecté ton parcours d'athlète?
J'ai eu de la difficulté dans mes études parce que j'étais une de seulement quatre étudiants noirs dans ma municipalité. Je me suis toujours sentie exclue et le sport a vraiment été une boussole dans ma vie. J'ai trouvé quelque chose où j'étais bonne, qui m'a aidée à rester occupée et à oublier un peu les éléments de stress que je ne pouvais pas contrôler et dont je n'avais pas besoin.
Quand on m'a dit que je ne pourrais réussir nulle part en raison de la couleur de ma peau, cela vraiment allumé un feu en moi et donné naissance au désir de prouver non seulement aux autres, mais aussi à moi-même, que je suis bien plus qu'une couleur de peau. On m'a fait don d'un cadeau, c'est-à-dire des qualités athlétiques, et je veux le montrer.
Quels conseils donneriez-vous à la prochaine génération de jeunes athlètes noirs?
Continuez de vous impliquer dans le monde du sport! Suivez vos rêves, et aspirez à l'excellence dans la vie.
Ne laissez jamais la couleur de votre peau dicter le genre de personne que vous aspirez à devenir.